L'infirmière au guichet: "Alors Mme Michu, prenons donc un autre rendez-vous, vous voulez bien?... Dites-moi...Est ce que le 25 mai ça vous conviendrait ?"
La dame excédée: "Pffff... Est-ce que j'ai vraiment le choix?"
L'infirmière au guichet: " Euh bin je vous demande justement si ça vous convient, c'est pour justement vous laisser le choix..."
Ah la route des vacances!... Je vis dans l'île de Ré. Toute l'année. J'y travaille, à 10 km de mon domicile. je ne quitte l'île de Ré qu'en moyenne 4 semaines par an, ce qui correspond sans trop chipoter au nombre de jours de congés payés que je peux réclamer. L'île de Ré est habitée par ses habitants du 5 janvier jusqu'à Pâques, les premiers jolis week-ends de mai. Ca me laisse du temps pour observer ce joli coin de France et sa fréquentation. Passons sur le prix du terrain et des loyers dans ce getho de riches, des boutiques de fringues de luxe au prix de la baguette de pain au mois d'août. Mais une chose me sidère, c'est que l'île est quadrillée de pistes cyclables, de part en part, de haut en bas, des pistes barrées par des plots pour interdire leur accés aux voitures. Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi, sur toutes les RN de l'Ile de Ré, ces cohortes de familles Groseille roulant commes des chenilles processionnaires? Papa ouvre la voie, maman la ferme, normal, et entre eux, des petits enfant qui vacillent sur leurs petits vélos. Allez... Nous mettrons ceci sur l'augmentation rampante de l'illétrisme, qui rend incapable toute lecture de carte routière MEME simplifiée... Je crois qu'il y a un cycliste tué chaque été sur les routes de l'île de ré... Bon.
Le vélo est l'activité la plus recherchée par les touristes de l'Ile de ré. Je me réjouis de les voir parfois sous la pluie battante, tentant de rentabiliser au mieux leurs pauvres semaines de congés payés - "on a payé la location, alors faut rentabiliser! Alors pédale Monique! Beverly, laisse Bruce te doubler! Je sais, t'y vois rien, ta frange est trempée et elle te couvre les yeux! Mets-la sous ta capuche de Kway!..."
Quant au pauvres Parisiens des classes supérieures qui viennent goûter "à la douceur de Ré, j'adôôôôôôre, c'est teeeeeeeelement authentique!", vous Mesdame les vieilles fausses blondes fripées aux volants de vos mini-coopers assorties à vos lunettes Gucci, lorsque vous roulez à 50 à l'heure sur des RN, certainement de peur de faire vomir vos maris cacochymes, je vous suggère de le mettre en maison de retraite, prenez un gigolo de 30 ans, et roulez plus vite pour le rejoindre dans son mobil-home de saisonnier, au moins vous goûteriez à "la douceur de ré" sans créer 20km de bouchon, composés de 15km de voitures de Réthais qui essayent d'aller bosser pour vous!...
Alors qu'un soir je voulais me garer innocemment en bordure d'un chemin pour récupérer ma fille à son entraînement de foot, endroit où tout le monde se gare allègrement, en bordure éloignée du grillage du collège que vous dirigez, vous m'avez demandé ce que j'étais en train de faire. J'aurais dû vous dire "En quoi cela vous regarde-t-il?!" Mais je suis trop bien élevée pour ça. Je vous dis candidement que je vais chercher ma fille au foot! Que n'avais-je dis! Vous m'avez interdit de me garer là, en arguant que je "génais les promeneurs à vélo"! s'en est suivi un échange assez corsé, qui m'a bien fait rire, et laissez moi vous dire que rouler sur vos pieds de piétonne aurait encore rajouté à mon plaisir de vous envoyer vous faire secouer la bobinette chez les Grecs!... Je me gare ou je veux, Madame, et votre tentative d'autoritarisme parfaitement grotesque me force à penser que vous devriez travailler sur la différence qu'il y a entre vos pauvres élèves de 13 ans, qui n'ont d'autre choix que d'obéir à vos ordres arbitraires de Chef Scout boursouflée de mégalomanie, mais frustrée de tout pouvoir ou de toute grandeur, pauvre bouffonne inaccomplie, et le reste du monde dont je fais partie, qui à le droit de se garer ou il veut, et à le droit de vous faire, en prime un joli bras d'honneur! Ce qui me rassure et me fait sourire, c'est que les élèves de votre collège rient dans votre dos, oui, de vous Madame la Directrice, confite dans votre piteuse médiocrité, bouffie de votre petit orgueil pathétique!...
